Hommage à Roger Payrot

7 Janvier 2023 , Rédigé par Séguié christian Publié dans #hommage

Un fidèle et un irremplaçable vient de nous quitter. Comme il est de bon temps pour un personnage éminent, ce n'est pas un hommage qui lui a été rendu, mais bien, deux, dans le Petit Journal Catalan. Voici les deux articles. Le premier sera général et le deuxième sera personnel. Homme dans la lumière, mais qui savait être dans l'ombre, qui savait donner, partager sa grande culture sans jamais l'imposé. L'ombre, la discrétion pour des raisons diverses et politique, a provoqué une relation amicale cachée et par conséquence sans photos.

« De la culture, de l’esprit, homme de théâtre, professeur et passeur. Roger nous a quitté lors de sa 78è année. Sa passion a été jusqu’au bout, instruire, découvrir, aimer l’art et le théâtre à Estagel, mais aussi au-delà des frontières du village. Une grande partie professeur au collège d’Estagel, son amour de la langue, des bons mots, des films, a marqué de nombreuses générations. Politique aussi avec ses amis Antoine Sarda, professeur d’histoire et maire d’Estagel, ainsi qu’André Valls, professeur de mathématiques. Citations, l’art de parler de s’exprimer, métaphore ont été le quotidien des élèves. Et puis le théâtre, son amour, son plaisir, qui fera faire le festival en 1983, puis après quelques années, c’est en 2008 que viendront les Trois Jours. Trois qui feront quatre jours, puis même plus, car des éditions arrivaient à faire la semaine complète avec trois à quatre spectacles par jour. Un grand succès, si mérité. Théâtre aussi en tant qu’acteur, dramaturge, metteur en scène, découvreur de talents. Roger, l’homme fidèle. Qu’il était bon de se revoir pour parler culture, théâtre, peinture dont il était un grand admirateur de Caravage, des voyages en Italie à Rome, ou en Grèce, de la lecture avec une bibliothèque particulièrement grandes et de la vie. Il avait gardé sa porte ouverte pour ses élèves pour parler en plus d’histoire, d’actualité. Ce libre-penseur était toujours à l’écoute, toujours passeur. Maintenant parti, son esprit restera dans de nombreuses mémoires, les bons mots resteront, ses « enfants » seront s’en souvenir pour encore longtemps. »

« De prof à ami fidèle. L’histoire est longue avec Roger Payrot, de professeur du collège en français et d’anglais, de nombreuses années sont passées. À l’époque, le jeune timide va se transformer en acteur à force de travail et amitié avec toujours la présence discrète de Roger. Et il sera là lors de ma conférence sur les outils au Palais des Congrès de Tautavel en 2014, puis encore après, il sera au premier rang, discret et surpris en connaissant mes silences passés du collégiens sur scène. Le théâtre, c’est un art vivant où Roger était au sommet, il connaissait tout, partageait tout avec amitié, avec discrétion. C’est Roger aussi qui venait à l’atelier pour participer à la mise en scène théâtrale de mes démonstrations. C’était tellement théâtrale que sur des expositions des métiers d’art, on m’a demandé d’être plus sobre. Mais à l’atelier, les gestes anciens, ou plus modernes se sont transformés avec la patte de Roger. On dit que Roger Payrot, que sa bibliothèque était si grande qu’il n’a pas écrit de livre. C’est possible, mais en coauteur, il a participé à l’écriture de mon livre, Au bois des immortelles. L’ami discret, mais fidèle, loin des regards, loin des lumières, mais l’homme de l’ombre était un passeur hors pair. Mais ce n’est pas tout, c’est aussi celui d’une écoute, des conseils et puis l’art de faire des belles phrases non pas pour le plaisir de les entendre, mais pour des dossiers. On ne pas jamais vu au théâtre, au festival, mais je voyais beaucoup par écran interposé. La discrétion en maître-mot, du travail … Non … Du partage. L’homme de théâtre, de lumières, découvreur de talents étaient aussi homme de l’ombre. Toujours ouvert aux amis, toujours à aider, participer, donner. D’une pièce de théâtre sur scène, ou sans les planches, il était là sur le fauteuil mon spectateur du premier jour, et il aura toujours une place de mon cœur. Merci à toi Roger et merci d’avoir été là dans ma vie pendant 34 ans. »

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