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Le blog de Séguié christian

La formation dans le monde du bois va de plus en plus mal

12 Octobre 2021 , Rédigé par Séguié christian Publié dans #Présentation, #formation

Je suis passé de la formation à mon entreprise après 4 ans en LEP à Lagrange (nouvellement Alfred Sauvy Villelongues Del Monts 66) puis à Béziers (34).
4 ans en partant de rien : ce qui signifie que je n'ai pas fait de 4ème ou 3ème technologie, ni de connaissance professionnelle  avant.
4 ans, c'est déjà long mais pas assez pour apprendre le métier. Sauf que, comme m'ont dit mes professeurs, il faut travailler chez soi. J'ai donc fait des visites dans les musées, acheté et lu ( surtout ) des livres puis fait des visites en plus dans les ateliers de menuiserie durant mes temps libres.
Depuis que j'ai eu des jeunes stagiaires de LEP ou de la CMA pour adultes, le niveau ne fait que de péricliter.

La première erreur vient de nos politiques qui ont retiré une année de formation.

Mais d'autres questions posent problèmes : qui gèrent la formation ?

La question mérite d'être posée en voyant le niveau de plus en plus faible de l'enseignement proposé complètement décalé avec les besoins professionnels.

Sauf qu'il faut dire la phrase suivante " il (le stagiaire) n'a été formé, il n'est pas responsable "

La connaissance du bois disparaît. Reconnaître un pin d'un chêne doit être facile et pourtant non. Je ne parlerai pas des veines du bois, du sens, c'est la base d'un métier qui n'est pas apprise.

La base des connaissances, c'est la note qui élimine pour un entretien d'embauche

par exemple, mais aussi de passer pour un clown pour un client ou autres,

mais on peut avoir son diplôme sans cet incontournable.

Alors que, les classiques, sapin, pin, hêtre, châtaignier, chêne, noyer, acajou doivent être indispensables.
 

C'est une petite liste, j'ai acheté un livre qui en présente une centaine,

mais il y en a avec 400. 

Les machines aussi sont faibles, à la dégauchisseuse, à la toupie ou aux petits outillages électriques, le niveau est faible sauf bien entendu au ciseau à bois ou les performances restent intéressantes sauf que ces outils sont de moins en moins utilisés.

Sur les machines, pour être bon, il faut des années, c'est normal au début.

Si on parle métier du bois, on parle tenon et mortaise, traçage, calcul d'angle ... n'en jetez plus !

Des styles aussi, des rois aux régionaux, ce dossier reste aussi lourd (il faut le dire) qui est survolé au mieux sur une petite partie.

On parle formation, mais jamais, oh non jamais, je ne souhaiterais avoir dans mon équipe une personne au diplôme “ en bois ”. Il faudrait vraiment savoir qui a envie d'eux, formé comme aujourd'hui ou pire si demain on ne change rien.

On demande aux artisans d'être dans la moyenne gamme

ou plus encore le haut de gamme,

cela passe par des compétences très élevées.

Je me rappelle, à mon époque que des patrons disaient : " on ne va pas former nos futurs concurrents ! "

C'est une vérité très loin des gènes historiques des artisans  : " De la main à la main, la transmission ! "

En tout cas, la jeunesse n'est pas responsable, il faut juste apprendre ce qu'il faut et rien de mieux que de connaître l'alphabet pour écrire des mots.

La bibliothèque, mes ouvrages sur papier maintenant tout est possible à prendre sur la toile à qui sait chercher.

La bibliothèque, mes ouvrages sur papier maintenant tout est possible à prendre sur la toile à qui sait chercher.

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S
Bonjour Christian,<br /> <br /> Difficile de ne pas approuver vos constats... Ceux-ci écrits, on peut difficilement attendre autre chose d’une société dont l’Administration n’a pas été capable de conserver une charpente de huit-cent ans d’âge en plein cœur de sa capitale. La citation « on ne va pas former nos futurs concurrents ! » m’a rappelé, aussi, certains de mes patrons (pas tout à fait tous), que je traitais déjà de « vieux croûtons fossiles », incapables de penser plus loin que ce que leur donnaient à voir l’immensité de leurs égos respectifs. Nous ne récoltons que ce qui a été semé ; en conséquence, nous n’avons que la société que nous méritons.<br /> <br /> Pour évoquer des choses plus légères, j’ai toutefois bondi sur votre mention : « [...] maintenant tout est possible à prendre sur la toile à qui sait chercher. »<br /> Parce qu’en général, je SUPPLIE les rédacteurs dans votre genre de bien vouloir donner en référence ce qu’ils publient...<br /> <br /> Alors j’ai pris ça un peu comme un jeu ; puisque je ne connaissais pas ces pages dont vous donnez un aperçu.<br /> <br /> Mais que je revendique, quand même, savoir chercher...<br /> <br /> Alors j’ai trouvé.<br /> <br /> Vous possédez probablement un tirage de 1896 du « Nouveau manuel [Roret] complet du fabricant de cadres passe-partout châssis, encadrements, etc. » bien entendu photographié aux pages 84-85.<br /> Sur la toile, on trouve le PDF du tirage de 1921, que je suppose assez similaire au vôtre tant la mise en page est identique. Tout cela est accessible à l’URL<br /> https://libmma.contentdm.oclc.org/digital/api/collection/p16028coll4/id/36374/download<br /> Cette édition est très revue et corrigée par rapport à la première (1850). Et pour y accéder, il faut, cette fois, aller sur Gallica via l’URL<br /> https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5740955v<br /> <br /> N’oubliez jamais, Christian, que les jeunes ne sont pas, non plus, forcément des experts en informatique... Citer le titre de l’ouvrage que vous photographiez, voire son année de publication facilite beaucoup les choses pour les gens qui n’ont pas mes moyens pour se prendre au jeu de Sherlock Holmes, comme j’aime à m’y vautrer (pour faire le petit malin-crétin en commentaires de vos pages que j’aime bien)...<br /> <br /> Repartant faire une recherche en limitant mon action sur votre seul blog, je me suis aperçu que vous évoquez cet ouvrage dans cette page<br /> https://menuiserie-montner.over-blog.com/2018/12/les-tresors-de-la-bibliotheque.html<br /> en en donnant cette fois la photographie de la couverture, mais sans jamais citer ce brave Chevalier de Saint-Victor comme auteur ni même son « réviseur », le très peu connu E. E. Stahl.<br /> <br /> Nous dirons que nous avons quelques valeurs communes... Mais, pour ma part, je ne mets pas les libres sur les coussins ; je préfère les scanner quand ce n’est pas déjà (mieux) fait par d’autres, et, quand c’est le cas, il m’arrive de travailler à la facilitation de leur accès.<br /> <br /> Merci de vos coups de gueule ; en ce moment, ils ne sont pas de trop.<br /> ;-)<br /> S.M.C.J.
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S
Bonjour<br /> Et grand merci pour ce commentaire long et passionnant.<br /> Oui, on a la société que la majorité souhaite, mais heureusement que chez quelques personnes la liberté d'apprendre est encore grande.<br /> Après sur le sujet « [...] maintenant tout est possible à prendre sur la toile à qui sait chercher. » Je remarque que les jeunes cherchent les tutos sur youtube. Comme si, avec un montage on arrive toujours et du premier coup, c'est malheureusement qu'une aide au mieux.<br /> Ensuite pour les livres, je préfère montrer les photos car le but est plus d'aller découvrir en vrai les livres, c'est tellement mieux que de lire que d'un écran (c'est pour moi qui préfère de loin de papier). Je suis toujours content d'ouvrir la bibliothèque car tout ce savoir n'a pas de prix.
D
cette réflexion est intéressante
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S
Et pas facile tellement je suis écoeuré devant les connaissances des jeunes. Heureusement que je n'embauche pas !
S
Ta parole est celle d'un passionné, alors que ceux qui commencent n'ont qu'une idée en tête: gagner leur vie. Que le contenu des formations soit décalé par rapport aux besoins, ce n'est pas nouveau, et c'est probablement dû au fait que les décideurs et organisateurs n'ont jamais mis les pieds chez un artisan!
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S
Et pourtant, tous les profs viennent des entreprises ? Alors, le problème est peut-être ailleurs ?
C
C'est dommage pour ces jeunes qui veulent sûrement bien apprendre! C'est déjà un plus quand ils font un stage chez toi! Bises et belle journée.
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S
Oui, les cours sont formidables, il connait le noms des faces d'un ciseau à bois, d'un rouleau de la machine, des arbres mais avec la feuille, de la "préhistoire" des bois. Mais c'est si loin de l'indispensable.